Définitions et concepts clés

crédit photo Ian Schneider

L’innovation sociétale étant un domaine émergent en Suisse, voici quelques définitions utiles.

Vous êtes entrepreneur·e sociétal·e ou expert·e en innovation sociétale et vous avez des commentaires et/ou suggestions sur ces définitions ? N’hésitez pas à nous en faire part à l’adresse suivante : hub@unil.ch

L’innovation sociétale, qu’est-ce que c’est ?

L’innovation sociétale se définit comme le développement de réponses efficaces à des problèmes sociaux et environnementaux complexes et systémiques, dans l’intérêt collectif (adapté de Soule, Malhotra, Clavier. Center for Social Innovation, Stanford University).

Elle vise à améliorer la situation du plus grand nombre, en s’attaquant aux systèmes dysfonctionnels. Elle est en quelque sorte le R&D pour la société.

L’innovation sociétale agit non seulement sur les conséquences d’un problème, mais également sur ses causes profondes.

Par exemple, si on prend l’augmentation constante des coûts de la santé en Suisse, multiplier les subsides versés à la population reviendrait à agir sur les conséquences du problème. Agir sur les causes profondes, à l’inverse, pourrait être de transformer le système de facturation des actes médicaux, ou de mettre en place des mesures de santé préventive.

    Des exemples d’innovation sociétale

    Quelle différence avec l’innovation « standard » ?

    Contrairement à l’économie classique où l’innovation a comme objectif d’obtenir un avantage compétitif, et donc individuel, l’innovation sociétale tend à bénéficier à la société dans son ensemble, ou du moins à une grande partie de la société. Ainsi, « le bien commun ce n’est pas seulement la somme des intérêts individuels. C’est un effort collectif de vie en société » (selon le site lebiencommun.info/definition-bien-commun)

    En conséquence, la mesure d’impact, elle aussi, diffère grandement de l’innovation « standard ». Les indicateurs d’impact peuvent être une économie financière pour l’Etat, l’inclusion de groupes de personnes marginalisées ou la préservation d’un écotope fragile. Ils seront généralement plus difficilement quantifiables et observables sur du plus long terme.

    Quelques autres définitions

    Bien commun

    Ce qui bénéficie à la société dans son ensemble, par opposition au bien privé des individus et des groupes sociaux (Encyclopedia Britannica). Appliqué au modèle du doughnut (Raworth, 2017), le bien commun peut également se définir comme ce qui consolide le plancher social tout en étant respectueux·se des limites planétaires.

    Entrepreneuriat sociétal

    Processus de création et de développement d’une organisation, à but lucratif ou non, visant à s’attaquer à un problème social ou environnemental (Tracey & Stott, 2017).

    Intrapreneuriat sociétal

    Processus visant à s’attaquer un problème social ou environnemental au sein d’organisations établies (publiques ou privées) (Tracey & Stott, 2017).

    Changement systémique

    Bien qu’il n’existe pas définition unanime, un consensus existe autour de quelques éléments essentiels :

    • S’attaquer aux causes profondes plutôt qu’aux symptômes des problèmes
    • en modifiant, changeant et transformant
    • les structures, les coutumes, les mentalités, les dynamiques de pouvoir et les règles
    • par la collaboration entre un ensemble diversifié d’acteurs
    • dans l’intention de parvenir à une amélioration durable des problèmes sociétaux au niveau local, national ou mondial, pour le plus grand nombre (Ashoka & al., 2020)

    Système

    Ensemble d’éléments interconnectés qui est organisé de manière cohérente afin de réaliser quelque chose (Meadows, 2008).

    Tout est un système, ou presque. On peut par exemple penser au corps humain, composé de nombreux éléments – tels que les muscles, os, organes, veines, artères – reliés entre eux – par des ligaments, des hormones notamment – qui travaillent ensemble pour un but commun : nous faire vivre.

    Le système éducatif en est un autre. Les éléments y seraient les élèves, les enseignant·e·s, les parents, les départements cantonaux de l’enseignement, entre autres, reliés entre eux par des lois, des règlements au niveau des écoles, avec pour objectif commun de former les jeunes générations.